09 Juin Dysgraphie : Une application pour l’écriture
La dysgraphie, qu’est-ce que c’est ?
La dysgraphie est un trouble neurodéveloppemental touchant le geste d’écriture. Ajuriaguerra et ses collaborateurs (1964) définissent la dysgraphie comme une « atteinte de la qualité de l’écriture sans que cette déficience puisse être expliquée par un déficit neurologique ou intellectuel ». Le trouble peut se manifester par une écriture illisible et/ou par une lenteur consécutive à une absence d’automatisation du geste (Karlsdottir & Stefansson, 2002). Dans les deux cas, l’écriture ne peut être utilisée de manière fonctionnelle.
Des difficultés en écriture, comment les percevoir ?
Lors d’une activité d’écriture, deux types de composantes peuvent être observés pour se rendre compte des difficultés de l’enfant : les composantes liées à la lisibilité des lettres et mots (macrographie, tremblement, absence d’espace entre les mots, etc..) et les composantes liées à la dynamique de tracé (pression exercée avec l’outil scripteur, vitesse d’exécution, fluence, etc…) (Soppelsa et al., 2016).
Le professionnel en charge de l’enfant peut aisément observer la qualité de la production de l’enfant, cependant, les informations sur la dynamique d’écriture ne peuvent être perceptibles qu’en observant en temps réel les mouvements produits par l’enfant.
Une solution numérique pour la remédiation
Via l’exécution d’exercices sur support numérique, le professionnel peut collecter et analyser des données sur la dynamique de tracé de l’enfant, telles que la vitesse d’écriture, la fluence ou bien la pression (Danna et al., 2013; Soppelsa et al., 2016). Ces données permettent de cibler les capacités en écriture non développées chez l’enfant et gênant l’apprentissage. Ainsi, ces connaissances permettent au professionnel de proposer une remédiation au plus proche du besoin de l’enfant.
Et l’évaluation ?
L’évaluation des compétences en écriture se fait via des tests standardisés papier/crayon, dont le plus utilisé en France est le BHK – l’échelle d’évaluation rapide de l’écriture chez l’enfant (Charles et al., 2004). Cependant, ces tests ne collectent pas d’informations sur l’aspect dynamique de l’écriture.
Des solutions sur tablette permettraient d’offrir des perspectives de diagnostic et mieux comprendre le fonctionnement du trouble dysgraphique.
Bibliographie pour prolonger la lecture :
Ajuriaguerra, J., & Auzias, M. (1964). L’écriture de l’enfant. Delachaux et Niestlé.
Asselborn, T., Gargot, T., Kidziński, Ł., Johal, W., Cohen, D., Jolly, C., & Dillenbourg, P. (2018). Automated human-level diagnosis of dysgraphia using a consumer tablet. Npj Digital Medicine, 1(1), 42.
Charles, M., Soppelsa, R., & Albaret, J.-M. (2004). BHK – échelle d’évaluation rapide de l’écriture chez l’enfant. Editions et Applications Psychologiques.
Danna, J., Paz-Villagrán, V., & Velay, J.-L. (2013). Signal-to-Noise velocity peaks difference : A new method for evaluating the handwriting movement fluency in children with dysgraphia. Research in Developmental Disabilities, 34(12), 4375‑4384.
Karlsdottir, R., & Stefansson, T. (2002). Problems in Developing Functional Handwriting. Perceptual and Motor Skills, 94(2), 623‑662.
Soppelsa, R., Abizeid, C. M., Chéron, A., Laurent, A., Danna, J., & Albaret, J.-M. (2016). Dysgraphies et rééducation psychomotrice : Données actuelles. In J.-M. Albaret, C. M. Abizeid, & R. Soppelsa, Les entretiens de psychomotricité (p. 5‑11). Europa Digital & Publishing.